C’était un match piège pour l’ESO 3, au sortir d’une semaine d’exemption et d’une défaite face à Saint Cyr. En effet, difficile de se faire une idée sur la valeur de l’équipe de la base avant son match : 2 exemptions, une défaite « logique » contre Saint-Cyr, une autre contre Montlouis un 3-0, mais aussi deux victoires sur Sainte Maure (3-2) et Paul Bert (3-1). En outre, c’est là qu’on allait voir si le revers contre Saint Cyr avait laissé des traces dans le mental…
Les conditions étaient également loin d’être idéales, en déplacement, et dans un gymnase sans chauffage où quelques degrés de plus n’auraient sans doute pas été du luxe…
L’ESO 3 prenait néanmoins le match par le bon bout, en menant presque tout du long d’une première manche assez tendue, où les joueurs tentaient de prendre leurs repères, et de ne pas se laisser engourdir par le froid ambiant. La base restait néanmoins dans le rythme, et talonnait les Oésiens de seulement quelques points (5-3, 8-5, 15-12, 21-18), sans jamais se laisser distancer. Sérieux et appliqués, les joueurs de l’équipe 3 ne fautaient pas sur la fin de set, et remportait la première manche 25-21.
Dans le second set, ce sont les locaux qui baissaient cruellement de rythme, et la base cédait sous les bonnes construction de l’ESO (5-0). Les placements étaient bons, le jeu était propre, et c’est assez naturellement que les rouge et noir profitaient d’une bonne série au service pour se détacher (13-5). Les adversaires n’auront plus l’énergie pour revenir, et céderont ce second set assez facilement (25-15).
Le troisième set débutait sous les meilleurs auspices puisque la base n’était plus du tout dans le coup, contrairement aux Oésiens qui déroulaient (4-1). Leur avance s’accentuait encore davantage sur une bonne série de services qui laissaient les locaux à 10 points derrière (11-1). L’adversaire réagissait enfin, mais pendant une dizaine de points, ne parvenait qu’à faire jeu égal, sans réduire l’écart (16-6). A 2-0, 10 points d’avance, et moins de 10 points à marquer, le match semblait plié, terminé. A tel point que les Oésiens se sont arrêtés littéralement de jouer ; plus de placement, plus d’implication, des erreurs de service, des attaques trop approximatives, et voilà la base qui remonte, point après point. A 18-12, l’ESO prend un temps mort, qui constate la défaillance, mais n’apportera pas de solution. De retour sur le terrain, la base continue son incroyable remontée (21-19), tandis que les Oésiens n’arrivent plus à délivrer leur jeu. Ce qui devait arriver arriva : la base égalise (24-24) en toute fin de set, après avoir sauvé 2 balles de match à 24-22. Le deuxième temps mort de l’ESO n’évitera pas la terrible désillusion qui s’en suit : la base réussit le hold up en arrachant ce set (24-26).
On aurait pu craindre que l’ESO soit complètement perdue, retournée mentalement après la perte d’un set qui ne pouvait normalement pas lui échapper. Mais ce sont surtout vexés, et donc remontés à bloc, que les Oésiens sont revenus sur le terrain pour disputer le 4ème set. Le score s’en ressent, puisque l’ESO, concentrée et appliquée, prend rapidement les commandes et se détache à nouveau assez nettement (8-4, 14-8, 17-11). Mais la fatigue commence à se faire sentir, surtout avec les organismes qui se refroidissent rapidement vu la température ambiante. La base, elle, a laissé passer l’orage, et maintenant que le jeu de l’ESO s’émousse, se fait moins tranchant, les joueurs adverses posent leur jeu, et commencent à réduire l’écart. Contrairement au set précédent, l’ESO ne déjoue pas vraiment, mais a du mal à finir les points, est moins présente en défense, moins précise dans les passes, alors que la base ne lâche rien. Le scénario du 3ème semble inexorablement devoir se reproduire alors que la base refait son retard (18-14, 21-18) et réussit à nouveau à égaliser à 23-23. Mais l’ESO non plus ne rend pas les armes et s’offre à nouveau la première balle de set. La base commet alors un impair en prenant un temps mort, sans doute pour organiser sa réception et la construction à suivre, car dans le même temps, l’ESO en profite pour s’organiser également, faire retomber la pression et la fébrilité assez palpable, et donner les dernières consignes pour ne pas « gâcher » ce point. De retour sur le terrain, l’ESO se met bien en place en défense et sur la construction de la base, relève proprement le ballon. L’équipe 3 construit parfaitement et conclut d’une attaque magistrale ce point, ce set et ce match !
Compliqué ce match contre la base, où l’ESO aurait pu (dû ?) l’emporter 3-0, mais a peut-être péché par excès de confiance, ce qui a failli lui jouer un bien mauvais tour. Si la base avait réussi à retourner à nouveau la situation dans le 4ème set et à égaliser, le tie-break aurait été bien incertain, avec une équipe de la base qui aurait été en confiance…
L’ASPO ayant chuté contre l’ogre Saint-Cyr, l’ESO conserve sa seconde place au classement, et est désormais la seule équipe avec une seule défaite (Saint Cyr ayant tout gagné, l’ASPO étant à 2 défaites).